Programme de recherche Autonomie : découvrez les lauréats 2021 !

Le programme de recherche autonomie en bref

En 2021, l’IReSP et la CNSA ont lancé quatre appels à projets (AAP) dans le cadre du programme « Autonomie » :

• L’appel à projets générique dit « Blanc » ;
• Un appel à projets thématique qui s’intitule « Établissements, services et transformation de l’offre médico-sociale » (ESTOMS) ;
• Un appel à projets thématique « Autisme et sciences humaines et sociales » ;
• Un appel à projets qui vise le « Soutien à la structuration de communauté mixte de recherche » (SCMR).

Les recherches financées en 2021 relèvent de six thématiques.

Les déterminants des caractéristiques de l’offre locale et les disparités territoriales

Trois recherches s’intéressent aux déterminants des caractéristiques de l’offre locale et aux disparités territoriales.

En ce sens, le projet porté par Cécile Dubois (économiste) analyse les variations géographiques d’accès aux services d’aide pour les personnes âgées en perte d’autonomie engendrées par les politiques décentralisées au niveau départemental. Notamment, il s’agit d’apprécier et de mesurer, après avoir défini « l’équité géographique », les inégalités qualifiées dans le projet d’« inacceptables » qu’il conviendrait de supprimer.

De façon complémentaire à ce premier projet, Amélie Carrère (économiste) entend poursuivre ses travaux décrivant l’offre de prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées vivant à domicile ou en établissement à un niveau géographique (a minima le département) tout en mesurant les besoins d’aide des personnes concernées.  

De même, la recherche dirigée par Benoit Cret (sociologue) apportera un éclairage original sur l’offre en EHPAD dans les départements. En particulier, il s’intéresse aux stratégies mises en place par les directeurs des EHPAD pour attirer les résidents, mais aussi les professionnels, dans un contexte de forte concurrence entre ces établissements.

L’accès à la prévention, aux soins et aux accompagnements médico-sociaux

Quatre recherches financées s’intéressent à l’accès à des dispositifs de prévention, de soins ou d’accompagnements médico-sociaux.

Sophie Dubnitskiy (médecin de santé publique) porte une recherche sur l’estimation du coût des parcours de soins des patients âgés selon leur niveau de risque de fragilité, mais aussi sur l’estimation du gain économique d’un dépistage précoce de la fragilité.  

Le travail porté par Fabienne Ligier (pédopsychiatre) s’inscrit dans un contexte où l’accès aux soins psychiques pour les enfants est difficile. Cette recherche participative entend comprendre et analyser les enjeux de l’organisation des parcours de soins des enfants dans le département de la Haute-Marne.

L’objectif principal du projet dirigé par Maude Espagnacq (démographe) est d’évaluer les conséquences relatives aux restrictions d’accès aux soins et aux accompagnements des personnes en situation de handicap durant la pandémie de Covid-19. Ainsi, cette recherche s’inscrit pleinement dans la continuité des trois recherches soutenues par l’édition 2020 de ce même appel à projets qui portent sur l’épidémie de Covid et ses conséquences sur le secteur médico-social.

Enfin, l’un des objectifs du travail de Linda Cambon (chercheuse en santé publique) est de garantir aux personnes en situation de handicap l’accès aux meilleurs accompagnements existants. Pour cela, elle porte un projet qui s’intéresse à la question du « transfert » des innovations dans le champ du handicap. En important le concept et les méthodes de la santé publique relatives à la transférabilité des innovations, elle élabore une démarche dédiée et adaptée au cas des innovations développées dans le secteur du handicap.

Préserver et soutenir l’autonomie des personnes

La troisième thématique, relative à la préservation et au soutien de l’autonomie des personnes, comprend deux recherches participatives.

D’une part, celle dirigée par Marie Préau (psychologue sociale) entend améliorer l’accompagnement et la qualité de vie des patients aphasiques via le développement d’un dispositif d’éducation thérapeutique à destination des personnes malades et de leurs proches.

D’autre part, celle de Nicolas Vuillerme (chercheur en STAPS) s’intéresse aux effets de l’environnement socio-spatial sur l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées. Il prend le cas de la marche – comme le moyen de transport le plus utilisé par les 65 ans et plus – pour penser l’accessibilité à l’espace public des plus âgés d’entre nous.

Les proches aidants aujourd’hui

Une quatrième thématique porte sur un axe de recherche régulièrement soutenu par la CNSA depuis plusieurs années : les proches aidants.

Une enquête dirigée par Stéphanie Gentile (médecin de santé publique) s’intéresse aux étudiants aidants. Cette enquête statistique auprès des étudiants de l’Université d’Aix-Marseille souhaite mieux connaître ces étudiants qui apportent de l’aide à un proche et identifier les conséquences de ce rôle d’aidants sur leur réussite scolaire et leur insertion professionnelle.

Une autre recherche, portée par Emilie Cappe (psychologue), s’intéresse au bien-être des parents d’enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme. L’objectif de l’étude est d’évaluer le stress, les risques de dépression, et la qualité de vie de ces parents, et ce, dans une démarche de comparaison internationale.

Les besoins de coordination dans les situations complexes

Trois projets portent sur les besoins de coordination dans le cas des situations complexes.

La recherche qualitative en sciences politiques d’Alis Sopadzhiyan et de son équipe vise à analyser les enjeux relatifs à la coordination pour les personnes en situation complexe dans un contexte « d’empilement » des politiques publiques dans les secteurs de la perte d’autonomie, du handicap et des souffrances psychiques.

Par ailleurs, les deux projets lauréats de l’appel à projets « Soutien à la structuration de communauté mixte de recherche » participent de cette même thématique. Le premier projet est porté par Karine Baumstarck (médecin de santé publique à Marseille) et entend développer une communauté mixte de recherche sur la question des polyhandicaps. Le second projet, mené par Muriel Delporte (sociologue à l’Institut régional du travail social des Hauts-de-France), vise à organiser un réseau de recherche et de partage des connaissances au service des personnes ayant une déficience intellectuelle et qui, en avançant en âge, sont diagnostiquées malades d’Alzheimer.

Vulnérabilité et scolarité

Pour finir, une dernière thématique interroge les modalités de scolarisation des enfants en situation de handicap. L’étude, coordonnée par Mariane Sentenac (épidémiologiste), porte sur l’accès à l’éducation préscolaire et l’inclusion scolaire des enfants nés grands prématurés et porteurs d’une déficience motrice ou cognitive. Notamment, il s’agit d’identifier les déterminants périnataux, sociodémographiques et relatifs à la prise en charge médicale informant l’inclusion préscolaire et scolaire de ces enfants.