Plateformes des métiers de l'autonomie : une vraie capacité à fédérer les différents acteurs du territoire

Publié le : 07 mars 2024-Mis à jour le : 07 mars 2024

La CNSA partage les premiers enseignements de l’expérimentation des plateformes des métiers de l’autonomie.

Qu’entend-on par plateforme des métiers de l’autonomie ?

Il s’agit d’une nouvelle solution proposée aux acteurs des territoires pour répondre aux difficultés de recrutement rencontrées par le secteur de l’autonomie. Chaque plateforme construit les coopérations permettant de coordonner les services portés par les différents acteurs du champ de l’emploi et des politiques d’autonomie, et les complète par des actions spécifiques. Elles intègrent ces différentes réponses dans une offre de service qu’elle propose aux demandeurs d’emploi, aux salariés des services autonomie à domicile ou des établissements et services médico-sociaux, et aux employeurs. Elles agissent à l’échelle départementale.

Objectif : apporter des solutions aux structures de l’aide à domicile et aux établissements médico-sociaux qui peinent à recruter et à fidéliser leurs professionnels.

Tout au long de l’année 2023, 9 plateformes représentatives de la diversité des porteurs et des territoires ont été évaluées.

Des portages différents, des atouts variés

L’évaluation souligne que la place des plateformes dans l’écosystème local varie selon le statut de son porteur.

Les plateformes portées par des départements bénéficient d’une légitimité importante dans leur territoire grâce à leur bonne connaissance des services autonomie à domicile et de leurs problématiques. Elles engagent plus facilement un dialogue avec les services des collectivités compétents en matière d’insertion des personnes éloignées de l’emploi.
Les plateformes portées par une maison de l’emploi fédèrent facilement les employeurs, mais ont plus de difficulté à tisser des liens avec les institutions comme les agences régionales de santé.
Les plateformes portées par des tiers (ESMS, association) bénéficient d’une forme de neutralité facilitante localement, mais semblent avoir plus de difficulté à mobilier largement les acteurs.

Elles sont parvenues à intéresser les différents partenaires, qui participent aux comités de pilotages stratégiques notamment, mais, à l’issue de la première année de fonctionnement, on note qu’ils sont encore peu investis dans la programmation de la feuille de route opérationnelle des plateformes.

Des financements à consolider

Les plateformes sont soutenues sur la durée de l’expérimentation par des financements de la CNSA. En complément, elles font appel à des financeurs différents. Les départements contribuent pour la plupart à hauteur de 10% du montant global du projet (comme initialement prévu au cahier des charges) et leur apport peut être complété par un soutien de l’ARS, la Région ou d’autres financeurs. Quoiqu’il en soit, la recherche de financeurs pérennes est un enjeu pour les plateformes.

Le premier poste de dépenses est la masse salariale. L’évaluation démontre qu’une double expertise professionnelle est pertinente pour faire vivre la plateforme, en matière de connaissance du secteur autonomie d’une part, et de politique de l’emploi et d’insertion d’autre part. Les équipes ne comptant qu’un seul profil peinent davantage à assurer l’ensemble des missions de la plateforme.

Des actions en direction des personnes éloignées de l’emploi et des jeunes

Comme le prévoyait le cahier des charges, les plateformes s’inscrivent en complémentarité des actions du droit commun et apportent une plus-value à l’existant.
Les partenaires locaux saluent majoritairement leur capacité à fédérer les différents acteurs du territoire, à donner de la visibilité au secteur et enfin à renforcer la pertinence et l’efficacité des actions menées.
Durant leur première année de fonctionnement, les plateformes ont déployé - seules ou en partenariat - des actions concrètes de :

  • valorisation et découverte des métiers : campagnes de communication, vidéos, ateliers de découverte des métiers, simulation du vieillissement, visite de structures, réseau d’ambassadeurs, coachs autonomie…
  • mise en relation entre l’offre et la demande d’emploi : salon emploi, jobdating, CVthèque, portail numérique…
  • accompagnement des publics les plus éloignés de l’emploi. : accompagnement individualisé et collectif, définition de parcours d’accès aux métiers : stage, mise en situation professionnelle, …

3 axes d’amélioration

Les premiers résultats de l’évaluation mettent en évidence 3 principaux axes d’amélioration :

  • Renforcer la concertation avec les partenaires, y compris en matière de financement, afin qu’elles endossent pleinement leur rôle de coordinateur et que leur action porte ses fruits.
  • Mieux faire connaitre leurs actions afin de maintenir l’intérêt des employeurs et des partenaires actuels. Un enjeu important puisqu’il existe une différence de temporalité entre ce que proposent les plateformes (moyen et long termes) et les attentes des employeurs (plus à court terme). Ce rendu compte plus précis sera permis par les indicateurs et outils de suivi mis en place à la fin du 1er semestre 2024.
  • Continuer de développer la légitimité des plateformes et de travailler collectivement leur complémentarité avec les autres actions déjà présentes localement

La démarche d’évaluation se poursuit en 2024. Elle englobe à présent les19 plateformes. Elle vise d’une part à apprécier les premiers effets des actions portées par les plateformes et leurs réseaux de partenaires, en particulier en ce qui concerne les recrutements et l’entrée en formation, et d’autre part à préparer la fin de l’expérimentation en identifiant les conditions de leur pérennisation et de leur généralisation.

 

Documents à télécharger

Phase 1 d'évaluation des plateformes des métiers de l'autonomie (PDF, 5.08 Mo)Liste des plateformes des métiers de l'autonomie (DOCX, 23.69 Ko)

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