Une étude pour mieux connaître les parcours des jeunes en ITEP

Publié le : 30 mai 2017-Mis à jour le : 23 mai 2018

La CNSA a financé l’association AIRE (Association des ITEP et de leurs réseaux), qui a mandaté l’Ecole des hautes études en sciences sociales pour conduire une recherche sociologique visant à améliorer la connaissance des parcours des enfants et des jeunes qui sont ou ont été accompagnés en institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP).

Les objectifs de la recherche

La recherche conduite visait à répondre aux questions suivantes :

  • Quels parcours observe-t-on chez les jeunes en ITEP ?
  • Quelles réponses institutionnelles et territoriales ?
  • Quels partenariats locaux peuvent consolider l’accompagnement de ces jeunes ?
  • Comment les jeunes et leur famille vivent-ils ces situations ?
  • Comment les jeunes entrent-ils en ITEP et que font-ils à leur sortie ?

L’entrée en ITEP

En grande majorité, la recherche montre que c’est l’expérience de l’école qui met à l’épreuve les enfants et qui permet d’identifier des difficultés, souvent dues à des comportements inadaptés, et d’engager les premiers accompagnements spécialisés. La demande d’orientation vers l’ITEP émane alors de la famille sur proposition des professionnels. L’entrée en ITEP fait suite à des périodes d’accompagnement par d’autres institutions : la moitié des jeunes bénéficiaient d’une mesure de protection de l’enfance ou étaient suivis par le secteur pédopsychiatrique avant leur entrée en ITEP par exemple.
Et lorsqu’ils sont à l’ITEP, l’établissement n’agit pas seul : près de la moitié des jeunes bénéficient également d’une mesure de protection de l’enfance et un quart d’entre eux sont suivis par un établissement psychiatrique, le plus souvent en ambulatoire, pendant l’accompagnement à l’ITEP.

Trois types de sortie

En moyenne, le jeune est accompagné 3 ans et 3 mois par l’ITEP, mais les parcours sont très variés. À sa sortie, le jeune s’oriente soit :

  • vers l’insertion sociale et professionnelle ordinaire ;
  • vers l’enseignement adapté ;
  • ou vers le milieu protégé, notamment lorsque d’autres troubles sont diagnostiqués.

Les situations sociales des familles des jeunes accompagnés en ITEP

Les jeunes issus de milieux défavorisés sont surreprésentés en ITEP. Cela interroge la capacité de notre société et des modes de socialisation actuels à agir sur les inégalités, ainsi que les capacités de l’école à intégrer ces jeunes, à gérer les comportements turbulents et réfractaires aux normes scolaires.

L’ITEP, un des maillons de la chaîne

La recherche permet également de constater que si l’orientation en « Dispositif ITEP » donne plus de latitude à l’équipe accompagnante pour modifier les modalités de l’accueil d’un jeune (passage en internat modulé par exemple), elle ne suffit pas. L’équipe accompagnante doit composer avec les possibilités et les contraintes de ses partenaires (disponibilité des familles d’accueil, souplesse de l’école pour accueillir l’élève, une hospitalisation à temps plein qui engage une rupture dans l’accompagnement ITEP…). La bonne articulation des différents partenaires du territoire est donc primordiale. L’ITEP ne construit pas seul ces parcours, même s’il demeure un point de repère essentiel pour le jeune accompagné. Il ne peut intervenir qu’en complémentarité d’autres accompagnements.

Méthodologie
La recherche s’est déroulée entre juin 2014 et décembre 2016 en Normandie, Bretagne et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Elle combine deux volets, une analyse statistique sur 426 situations et la réalisation d’études de cas, à partir de 90 entretiens approfondis réalisés auprès des jeunes accompagnés en ITEP, de leur famille ou tuteur légal et du personnel éducatif ou soignant de l’ITEP. 28 établissements ont participé à la recherche.

 

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