En 2022, les actions de prévention de la perte d’autonomie ont bénéficié à plus de 2,8 millions de personnes âgées et d’aidants

Publié le : 08 avril 2024-Mis à jour le : 08 avril 2024

En 2022, à la sortie de la crise sanitaire, l’investissement commun des acteurs de la branche Autonomie et de l’interrégimes des caisses de retraite a entraîné la progression de l’effort global de prévention de la perte d’autonomie liée à l’âge et de soutien aux aidants. Les membres des conférences des financeurs ont ainsi financé plus de 613 000 aides et actions de prévention dont ont bénéficié près de 2,8 millions de personnes. Malgré des disparités marquées en termes de dépenses, les territoires poursuivent leur recherche d’efficience et d’impact.

En 2022, les départements ont davantage mobilisé les concours de la CNSA et accru leur effort global de prévention

En 2022, l’effort global de prévention a progressé de 14 % par rapport à 2021 (+32 millions d’euros). Il s’élève à plus de 260 millions d’euros au niveau national pour l’ensemble des financeurs (hors Agence nationale de l’habitat – ANAH – et assurance maladie au titre de la liste des prestations et produits remboursables – LPPR). Plus de la moitié de ce montant, soit 195 millions d’euros, est issu des deux concours octroyés par la CNSA aux départements : « Forfait autonomie » (en résidence autonomie) et « Autres actions de prévention ». Le reste correspond aux financements des membres des conférences sur leurs fonds propres (soit 108,6 millions d’euros).

Malgré les difficultés rencontrées parfois pour organiser la reprise d’actions de prévention collectives en présentiel et le turn-over qui continue de marquer les équipes des conseils départementaux, la mobilisation des deux concours de la CNSA par les départements progresse et s’établit à 82,5%, en hausse de près de 5 points.

Ainsi, le nombre de départements (parmi les 94 bénéficiaires du forfait autonomie) mobilisant moins de 70% des crédits de la branche pour la prévention en résidence autonomie est divisé par deux et devient marginal (5) et largement conjoncturel (Haute-Garonne, Gers, Sarthe, Vosges, Essonne). De même, parmi l’ensemble des départements bénéficiaires du concours finançant les actions collectives de prévention, moins d’une dizaine en consomment moins de 50% (soit 6 conférences de moins qu’en 2021).

En moyenne au niveau national, avec les précautions liées à une remontée d’information encore incomplètes, les dépenses de prévention sont en hausse pour la majorité des partenaires par rapport à 2021, mais aussi par comparaison avec 2019. Elles s’établissent à 8 euros par personne de 60 ans et plus avec une forte disparité selon les territoires puisque le montant des dépenses par personne âgée vivant sur le territoire varie entre 2,4 et 15 euros :

  • Dans les départements dont la population âgée est plus importante que la moyenne nationale, les conférences dépensent moins de 5 euros par habitant âgé de 60 ans et plus ;
  • Dans 20 départements, notamment dans le nord de la France, le montant moyen des dépenses est supérieur à 10 euros par bénéficiaire.

En prenant en compte l’ensemble des financements des conférences, l’effort de prévention par habitant de 60 ans et plus varie entre 4,4 et plus de 79,5 euros. Il est particulièrement important dans plusieurs départements de la Nouvelle Aquitaine.

Les données analysées dans cette synthèse de l’activité des conférences des financeurs reposent sur la complétion du système d’information dédié. Cette complétion reste non exhaustive en 2022.

Une efficience accrue des actions de prévention, au cœur des travaux des conférences des financeurs

L’action coordonnée des offreurs de prévention par les membres des conférences des financeurs a bénéficié à près de 2,8 millions de personnes âgées de 60 ans et plus et à leurs aidants.

Afin de renforcer le maillage et d’améliorer l’efficience de l’offre de prévention sur le territoire, les conférences des financeurs mobilisent différents outils pour accompagner les porteurs de projets afin qu’ils proposent des actions plus ciblées et complémentaires :

  • L’accompagnement au repérage des fragilités pour un meilleur ciblage des publics les plus éloignés de l’offre de prévention ;
  • La structuration des parcours de prévention afin de garantir une offre plus large, sur plusieurs niveaux, et de favoriser ainsi le changement de comportement des bénéficiaires ;
  • La mutualisation des financements et des orientations stratégiques entre les membres de la conférence pour renforcer la coopération territoriale.

Des projets prometteurs en matière de nutrition, d’aide aux aidants, d’activité physique adaptée ou de lutte contre l’isolement

Le recensement des quelque 613 000 aides et actions de prévention déployées sur le territoire en 2022 permet de mettre en exergue 4 thématiques prioritaires :

  • Les actions collectives de prévention portant sur la nutrition, en particulier celles incluant des actions de prévention multithématiques ;
  • Les actions de prévention auprès des proches aidants, en particulier celles incluant un focus sur le binôme aidant-aidé ;
  • Les activités physiques adaptées, en particulier celles mettant l’accent sur la prévention du risque de chutes ;
  • Les actions de lutte contre l’isolement social, en particulier celles favorisant le lien intergénérationnel.

La synthèse de l’activité 2022 valorise une dizaine de projets retenus sur ces thématiques à partir d’une sélection d’actions prometteuses transmises par les conférences des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie. Ces projets, portés respectivement par l’AGIRC-ARRCO, la CARSAT Rhône-Alpes, les conférences des financeurs de Gironde, de la Manche, de Dordogne, du Finistère, de Martinique, de Loire-Atlantique, du Gard, des Yvelines et de Tarn-et-Garonne, ont en commun de s’appuyer sur un certain nombre de facteurs clés qui favorisent l’amélioration de leur impact : par exemple, la mise en œuvre d’une stratégie élaborée « d’aller-vers » favorisant la participation de publics cibles ou la construction de parcours multithématiques, incluant notamment une attention soutenue à l’évaluation initiale et longitudinale du besoin des personnes.

La mise en place à compter de 2023 du centre de ressources et de preuves au sein de la CNSA et le partenariat conclu avec l’Union des gérontopôles de France doivent permettre de disposer à compter de 2024 de programmes nationaux probants. Ils viendront compléter le recensement d’action prometteuses qui perdurera au travers du nouveau fonds Vital.

Articles sur le même thème

Retour en haut