Recommandations pour faciliter la pratique d’activités de loisirs choisies par les personnes âgées ou en situation de handicap

Publié le : 22 octobre 2020-Mis à jour le : 19 novembre 2020

La CNSA tire les enseignements des projets sélectionnés lors de l’appel à projets « Améliorer l’accès des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie à des activités de loisirs choisies ». Elle propose également des recommandations pour favoriser l’essaimage de dispositifs d’accès aux loisirs, très attendus par les personnes concernées. 

Les projets retenus en 2016 pour favoriser l’accès aux loisirs des personnes en situation de handicap et des personnes en perte d’autonomie étaient très diversifiés :  
  • recherches-actions pour révéler les envies et aspirations des personnes en matière de loisirs et de culture et y répondre ;
  • développement d’outils numériques : plateforme web de partage de pratiques professionnelles pour les animateurs, plateforme web de mise en relation avec des bénévoles ;
  • expérimentation et essaimage de dispositifs d’accès aux loisirs : partenariat avec des conservatoires intercommunaux, développement d’accompagnateurs supplémentaires pour l’accueil de jeunes en centre de loisirs, déploiement d’activités théâtrales, organisation de réseaux de bénévoles.
Il en résulte un partage d’expérience enrichissant. 

Les enseignements

Une forte attente de la part des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie

Les personnes concernées souhaitent qu’une offre culturelle et de loisirs qui réponde à leurs envies se développe, et tout particulièrement hors du cadre médico-social. Dans les projets les plus aboutis, plusieurs centaines de personnes ont eu accès à de nouvelles activités de loisirs (sortie culturelle au cabaret ou au théâtre, pratique de la voile…).

Des réponses diversifiées 

L’appel à projets a permis de tester des propositions différentes, tant en termes d’activités proposées (sorties culturelles, activités sportives, moments de convivialité, tiers lieu permettant différentes activités de détente ou des temps d’oisiveté) que de modèles organisationnels, tantôt centrés sur la mise en relation entre un usager et un bénévole, tantôt basés sur un conventionnement entre des acteurs du champ médico-social et des acteurs du champ culturel ou des loisirs, plateformes territoriales intégrées… Le choix du modèle est très lié aux ressources, aux compétences et au champ d’action du porteur. Les uns et les autres des dispositifs présentent des avantages et des inconvénients :
  • Souplesse et simplicité des dispositifs basés sur la constitution d’un binôme bénévole-usager, mais nécessité de faire converger les intérêts et de créer une relation de confiance. 
  • Sécurisation et garantie d’engagement pérenne des dispositifs basés sur des relations conventionnelles entre acteurs du champ médico-social et des loisirs, mais complexité des partenariats et potentielle restriction du champ des possibles. 

Des projets complexes à mettre en œuvre 

La mise en œuvre de projets d’accès aux loisirs n’est pas sans difficulté : difficulté à identifier les attentes des personnes, difficulté à nouer des partenariats entre des acteurs de secteurs d’activité différents, enjeu de tisser une relation de confiance entre les parties prenantes et de dépasser certaines réticences ou craintes, enjeu d’adéquation entre offre et demande, enjeux logistiques et d’accessibilité. 
Les initiatives d’accès aux loisirs et à la culture expérimentées lors de l’appel à projets ont largement trouvé leur public, elles sont très appréciées des personnes âgées ou en situation de handicap, car elles améliorent leur qualité de vie. Néanmoins, ces initiatives nécessitent une gestion du projet particulièrement rigoureuse, ainsi qu’une grande polyvalence de l’équipe qui porte le dispositif.

Les recommandations 

Faire émerger les attentes et souhaits des personnes  

Il est indispensable de créer un contexte permettant aux personnes d’exprimer leurs attentes, alors même que certaines d’entre elles peuvent avoir des difficultés à communiquer, s’autocensurer en pensant que leurs projets sont impossibles à réaliser, ou craindre de réaliser des activités dans un cadre inhabituel ou qui ne leur est pas spécifiquement dédié. 
Les projets ont permis d’identifier plusieurs pistes favorisant l’expression des attentes : 
  • informer les personnes sur ce qui existe sans orienter leurs choix ; 
  • favoriser les échanges entre pairs et les retours d’expérience, lors d’un moment festif par exemple ; 
  • veiller à ce que le professionnel soit dans une posture de facilitateur et non de prescripteur ; 
  • permettre aux personnes de tester sans engagement

Partir du niveau local sans sous-estimer la difficulté à tisser des partenariats

Les porteurs de projets sont unanimes quant à la nécessité de penser d’abord le dispositif au niveau local, plutôt que d’envisager une solution au niveau national. 
 
Si le dispositif peut être pensé à l’échelle nationale, le cadre doit rester suffisamment souple pour s’adapter aux situations de chaque territoire. 
 
Le succès du déploiement du dispositif réside dans l’identification, à un niveau très fin, des partenaires susceptibles d’être investis du projet. Le statut de ces partenaires peut varier selon le territoire : Département, acteur médico-social, acteur du champ des loisirs… Une cartographie peut dès lors d’avérer utile pour identifier les acteurs clés. De nombreux projets ont également été confrontés à la difficulté d’obtenir un engagement de l’une ou l’autre des parties prenantes indispensables à la mise en œuvre du projet. Cette démarche demande du temps important, peut nécessiter la signature de conventions, et ne doit donc pas être sous-estimée. 

Coconstruire et tester le modèle envisagé

Il est essentiel d’associer les parties prenantes (personnes âgées, personnes en situation de handicap, associations culturelles, établissements médico-sociaux, collectivités…) dès la conception du dispositif afin d’identifier des freins, qui peuvent être de différentes natures : problèmes d’accessibilité ou de logistique rendant difficile l’organisation d’activités, réticence de certains publics - usagers ou bénévoles - à utiliser des solutions numériques, contraintes géographiques… 
 
Il est également nécessaire de tester les solutions avant d’envisager un déploiement. Les tests peuvent faire émerger des difficultés non imaginées lors de la phase de conception, et qui peuvent fortement remettre en cause la pertinence de la solution. 
 
À noter : les projets ont été déployés avant la crise sanitaire de la Covid-19. Ces enseignements et recommandations sont notamment issus d’un séminaire de restitution organisé en février 2020 avec l’ensemble des porteurs de projets lauréats. 

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