Assistance pour l’amélioration de la mobilité et de la cognition des personnes aveugles et malvoyantes

À l’ère où les nouvelles technologies liées à l’intelligence artificielle, largement embarquées aujourd’hui sur des smartphones, sont en pleine expansion et prennent de plus en plus de place dans notre quotidien, les cannes blanches pour aveugles, les optiques grossissantes et les chiens guides d’aveugles restent les principaux outils d’aide pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Des solutions techniques existent pourtant. Le projet ALICE a voulu en faire la preuve, au travers d’un prototype original, hybridant technologies de positionnement, de vision par ordinateur, ou encore de machine learning.

De nos jours, un smartphone dispose d’un GPS, d’une caméra de bonne qualité et d’un accéléromètre. ALICE intègre l’ensemble de ces technologies dans un assistant à la navigation. Cet assistant aide la personne malvoyante à se repérer en milieu urbain et l’alerte, par des signaux sonores ou par des messages vocaux, des éventuels obstacles fixes (haies, poteaux…) ou mobiles (voitures, vélos, d’autres piétons) qui peuvent empêcher ou péricliter son déplacement.

Un prototype finalisé a été réalisé et a fait l’objet de tests en environnement réel auprès de 40 personnes, principalement pour des déplacements en extérieur. Dans cette première version, le système est relativement encombrant. Les premières estimations de coût pour le dispositif étaient d’environ 2 000 euros pour un système complet.

Quelques années plus tard

Dans sa composante vision par ordinateur, le système a connu quelques évolutions relativement importantes et il est désormais possible d’assurer une détection et une reconnaissance d’image presque en temps réel. L’amélioration des puissances de calcul et l’intelligence artificielle permettront d’aller encore plus loin. Par ailleurs, la détection d’obstacles pourrait utiliser de nouveaux capteurs comme les ultrasons ou des caméras de profondeur qui donnent une estimation plus précise des distances par rapport aux obstacles.

D’un point de vue socio-économique, le grand enjeu qui reste à résoudre concerne le déploiement de ces technologies dans la vie réelle. L’implication conjointe de l’État, des collectivités locales et des associations d’aveugles et malvoyants est certainement nécessaire pour identifier les leviers nécessaires, catalyser, et accélérer les processus au bénéfice des personnes en situation de handicap.

À propos du laboratoire

Le département ARTEMIS de Telecom Sud Paris a été créé en 1999. Il regroupe une trentaine de personnes. Le cœur de ses recherches relève des sciences et technologies de l'image numérique. Celles-ci lancent en effet de nombreux défis aux acteurs économiques et académiques afin de concevoir méthodes innovantes et nouveaux services pour la société de l'information. L'image numérique d'aujourd'hui couvre le large éventail des données visuelles : 2D comme en radiographie ou 3D comme en CAO industrielle; statiques (photos, dessins...) ou animées (vidéos, maillages dynamiques, objets déformables...) ; naturelles (issues du monde physique) ou de synthèse (générées par ordinateur) ; en environnement fixe ou mobile.
ARTEMIS traite de la chaîne de l'image depuis la création des contenus numériques jusqu'à leur diffusion. L'enjeu est de créer, modéliser, analyser, indexer, animer, sécuriser, manipuler, enrichir, coder, distribuer et visualiser des contenus hétérogènes et complexes pour des services d'intermédiation économiquement réalistes.

Contacts

• Coordinateur du projet au niveau européen

Dr. Davorka ŠEL
Operations Manager
COMLAND
Courriel : davorka.sel@comland.si ou davorka.sel@setcce.si

• Correspondant français

Pr. Titus ZAHARIA
Directeur du département ARTEMIS
Telecom Sud Paris
Courriel : titus.zaharia@telecom-sudparis.eu