Réduire le handicap associé au trouble obsessionnel compulsif (TOC) par des dispositifs technologiques innovants

Publié le : 11 septembre 2016-Mis à jour le : 14 juin 2019

Les TOC figurent parmi les troubles de santé mentale les plus invalidants. Les thérapeutiques usuelles des TOC agissent sur la personne et visent la réduction du handicap par la réduction de la pathologie. Dans le cas de TOC sévères et résistants à cette approche thérapeutique, la spirale d’aggravation du trouble peut avoir des répercussions personnelles, sociales et professionnelles extrêmes. Les chercheurs testent ici l’hypothèse théorique que l’on peut agir complémentairement sur la relation de la personne à son environnement réel, en situation, pour diminuer la survenue de manifestations obsessionnelles et compulsives.

La recherche apporte la preuve qu’il est possible de modifier le retentissement fonctionnel des TOC sévères par des dispositifs techniques ou technologiques adaptés, co-conçus avec la personne qui, d’objet/victime, devient ainsi actrice/transformatrice de son trouble. Elle est donc doublement innovante : en ce qu’elle propose d’utiliser des dispositifs technologiques pour compenser un handicap psychique et en ce qu’elle implique la personne dans leur conception.

La recherche a mis au point une méthodologie participative et des outils ergothérapeutiques pour identifier, évaluer et développer des dispositifs innovants. La conception des dispositifs s’effectue au sein d’une équipe pluridisciplinaire intervenant directement dans le milieu de vie de la personne. Seize dispositifs ont été développés (par exemple, une application de relaxation dans le métro, un enfile-chaussettes, un aspirateur automatique).

L’évaluation in situ de l’efficacité de ces dispositifs montre qu’agir sur l’environnement diminue, parfois très significativement, l’impact du TOC, améliorant la qualité de vie de la personne et son fonctionnement : diminution du temps passé aux rituels, de l’anxiété, de la charge cognitive et augmentation du sentiment de contrôle sur le trouble et sur l’environnement.

Cette démarche de conception personnalisée étant très coûteuse en temps, les chercheurs ont également mis au point un dispositif de conception participative sur Internet susceptible de toucher un public plus large (altotoc.fr – nouvelle fenêtre). Enfin, l’application pour smartphone Smart’TOC constitue une aide pour les patients dans la gestion de leur TOC et pour leurs thérapeutes, tout en permettant le recueil de données utiles à la recherche.

N. B. Les résultats présentés ici sont ceux posés dans le rapport final (pdf, 5.44 Mo, 2016).

À propos du laboratoire

Le Cermes3 (nouvelle fenêtre), centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société, est un laboratoire multidisciplinaire consacré à l’analyse sociale des transformations contemporaines des mondes des sciences, de la médecine et de la santé ainsi que leurs rapports à la société. Il est l’un des centres de recherche les plus importants dans son champ en Europe. S’ils développent leur expertise sur une diversité de problèmes (professions de santé, fin de vie, maladie mentale, handicap, vieillissement, médicament, brevets du vivant, addictions, génétique…), les chercheurs et enseignants-chercheurs du centre ont pour ambition commune de faire porter leurs enquêtes à la fois sur les savoirs, les pratiques et les politiques de santé.
Le Cermes3 est un laboratoire du CNRS (UMR 8211), de l’INSERM (U 988) de l’EHESS et de l’université Paris Descartes.

Contact

Xavier Briffault, sociologue, chargé de recherche CNRS
Cermes3
Courriel : briffault.xavier@wanadoo.fr

Référence du projet : n° 161
Appel à projets permanent 2012 – Handicap et perte d’autonomie (partenaire : IReSP)
Titre : Analyse située des handicaps associés au trouble obsessionnel compulsif (TOC) sévère et résistant en vue de la création de dispositifs innovants de compensation du handicap psychique (projet dirigé par Xavier Briffault)

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