Les aidants informels : comparaison France/Japon

Publié le : 01 février 2015-Mis à jour le : 22 mai 2018

Quand le Japon paraît bénéficier d’une meilleure organisation de l’accès à l’information pour les aidants et d’une meilleure visibilité de la question de la dépendance, la France fournit des aides qui sont nécessaires au maintien en emploi d’un certain nombre d’aidants femmes qui tiennent à leur activité professionnelle. Ainsi, alors que le marché du travail japonais inclut le rôle des femmes aidantes dans sa construction, les normes de conciliation vie familiale-vie professionnelle rendent le retrait de l’emploi moins fréquent pour les aidants français, hormis lorsqu’il s’agit d’accompagnement d’enfants en situation de handicap.
Certains modes d’organisation adoptés par le Japon paraissent particulièrement utiles à tester dans le contexte français, comme le gestionnaire de cas (care manager), dont l’utilité paraît claire pour pouvoir se repérer dans un système d’organisation de l’aide aux personnes en perte d’autonomie complexe, en particulier pour la prise en charge des personnes âgées.
Concernant les services d’aide aux aidants existants, il est primordial de les adapter aux salariés en organisant des événements, des permanences ou des accueils en soirée et le week-end. Il faudrait également proposer des mesures de simplification de l’accès aux congés pour les aidants pour les rendre plus utilisables en situation de crise et d’imprévu. La simple compréhension de la situation de l’aidant fournit dans de nombreux cas un soutien moral. Différents modes d’action sont envisageables : la sensibilisation sur la question du care est à promouvoir à la fois pour les aidants eux-mêmes, mais aussi pour les personnes qui les entourent, particulièrement dans le milieu professionnel, avec les supérieurs hiérarchiques et les collègues, pour la compréhension de la situation. En plus du lieu de travail, il est envisageable de mettre en place de la formation dans les quartiers de résidence en s’inspirant du Japon.
Enfin, il semble que les associations apparaissent comme des lieux d’information stratégiques pour les aidants, mais également des lieux de soutien voire d’entraide, et ce en France comme au Japon. Ces associations mériteraient d’être encore plus reconnues et associées à un ensemble de dispositifs portant sur l’aide aux aidants, mais également sur l’aide aux personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie liée au vieillissement.

N.B. Les résultats présentés ici sont ceux posés dans le rapport final (PDF, 2015).

Pour plus d’information sur ce projet

  • DAMAMME A., SUGITA K. « Le care et ses paradoxes : l’expression des aidant.e.s dans une perspective comparée France-Japon », in : DAMAMME A., HIRATA H., MOLINIER P. Le Travail entre public, privé et intime. Comparaisons et enjeux internationaux du care, L’Harmattan, juillet 2017.

À propos du laboratoire

L’Institut d’Asie Orientale (IAO) est un centre de recherche en sciences humaines et sociales qui associe des chercheurs spécialisés en anthropologie, droit, économie, géographie, histoire, littérature, philosophie et science politique dont les travaux portent principalement sur l’Asie de l’Est et du Sud-Est, en particulier la Chine, la Corée, le Japon, le Laos, Taiwan, la Thaïlande et le Vietnam.
L’IAO est une unité de recherche conjointe (UMR 5062) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de trois établissements d’enseignement supérieur de l’université de Lyon (PRES Lyon Saint-Étienne) : l’ENS de Lyon, qui est sa tutelle principale, ainsi que Sciences Po Lyon et l’université Lyon 2.
Site : http://iao.cnrs.fr/ (nouvelle fenêtre)

Contact

Aurélie Damamme, maîtresse de conférences en sociologie, membre de l’UMR CRESPPA-GTM.
Courriel : adamamme@yahoo.fr

Référence du projet n° 132
Appel à projets 2011 – Handicap et Perte d’autonomie (IReSP)
Titre : Les aidants informels : la vie professionnelle et le réseau du care. Comparaison France/Japon (Kurumi Sugita)

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