Devenir des enfants ayant subi un traumatisme crânien sévère

Publié le : 30 novembre 2017-Mis à jour le : 21 juin 2018

L’objectif principal de cette étude était de réaliser le suivi à sept ans des 65 enfants survivants de la cohorte TGE (Traumatisme grave de l’enfant) qui avaient été évalués de manière exhaustive à 1, 3, 6, 12 et 24 mois de leur traumatisme crânien (TC) sévère. Il s’agissait d’étudier leur devenir en terme de participation sociale, de scolarité, d’insertion sociale et/ou professionnelle et de qualité de vie et fatigue ressentie, ainsi que les facteurs influençant ce devenir, notamment les facteurs liés au TC (gravité et déficits séquellaires) et les facteurs personnels et environnementaux (démographiques et de prise en charge médicale et scolaire).
Les objectifs secondaires étaient d’étudier les déficits séquellaires de ces enfants et jeunes adultes à distance du traumatisme crânien sévère, sur le plan neurologique, cognitif et comportemental, et en termes de limitation d’activité et de besoin d’aide et de supervision, afin d’analyser l’évolution de ces déficiences dans le temps, et d’évaluer également dans quelle mesure ces déficits avaient un impact sur l’insertion scolaire, sociale et professionnelle, la participation sociale et la qualité de vie.
Les chercheurs ont pu évaluer 60 % des patients inclus dans la cohorte TGE, à 7-8 ans de leur traumatisme crânien sévère, en comparaison avec un groupe de sujets contrôles. Les premiers résultats montrent la persistance d’un niveau de handicap et de dépendance relativement élevé à distance et de plaintes encore importantes et invalidantes (au niveau exécutif, mnésique, comportemental, de la fatigue et de la qualité de vie), même si l’auto-évaluation de la participation sociale est un domaine qui semble relativement préservé par rapport aux autres.
Certains patients en âge de le faire ne sont pas parvenus à obtenir et à garder un emploi stable et n’ont pas été capables de vivre seuls, surtout du fait de la gestion des démarches administratives, de l’argent et des activités les plus élaborées de la vie quotidienne.
Les jeunes patients ayant subi un TC sévère relèvent d’un accompagnement et d’un suivi à très long terme, au moins jusqu’au relais enfant-adulte, qui doit être bien anticipé du fait de leurs particularités par rapport aux patients victimes d’un TC à l’âge adulte. Ce suivi devrait être systématiquement proposé. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas, car les consultations de services de soins de suite et de réadaptation (SSR) ne sont pas (ou mal) financées, et de nombreux centres de rééducation n’ont pas les moyens de proposer de tels suivis, complexes et chronophages.
Cette étude a confirmé l’influence majeure des caractéristiques de l’environnement, comme le niveau d’études des parents. Les patients issus des milieux les moins favorisés devraient être suivis de manière plus rapprochée et bénéficier de dispositifs tels que des services de soins à domicile.

N.B. Les résultats présentés ici sont ceux posés dans le rapport final (PDF, 2017)

Pour plus d’information sur ce projet

  • CHEVIGNARD M. « Devenir et suivi après traumatisme crânien survenu dans l’enfance ou l’adolescence », in : A. ROY, B. GUILLERY, G. AUBIN, et al. Neuropsychologie de l’Enfant : Approches cliniques, modélisations théoriques et méthodes, De Boeck, 2018.
  • KRASNY-PACINI A., FRANCILLETTE L., TOURE H., et al. « Prospective memory seven years after severe childhood traumatic brain injury: the TGE2 prospective longitudinal study », Developmental Neurorehabilitation, 2016 Dec 23, p. 1-6.
  • CHEVIGNARD M. « Traumatisme crânien de l’enfant », in : P. AZOUVI, C. VALLAT-AZOUVI, G. AUBIN. Traumatismes crânio-cérébraux, De Boeck Solal, « Neuropsychologie », 2015, p. 337-374.
  • CHEVIGNARD M. « Atteinte des fonctions exécutives chez l’enfant cérébro-lésé, répercussions sur la vie quotidienne », in : P. GATIGNOL, N. JOYEUX. Mémoire de travail, Ortho Édition, 2015, p. 131-163.

À propos du laboratoire

Le laboratoire d’imagerie biomédicale (LIB) est spécialisé dans la recherche fondamentale et appliquée de méthodes d’imagerie biomédicale morphologique, fonctionnelle et moléculaire sur le petit animal et l’homme. Les thématiques de recherche sont ciblées sur les principales priorités de santé publique du XXIè siècle : os, cancer, maladies cardiovasculaires et neurologiques. Le laboratoire travaille sur de nouvelles méthodologies de diagnostic et de traitement dans son domaine principal d’investigation autour des modalités microscopiques en lumière blanche, ultrasonores, IRM, CT et SPECT-PET.
Mathilde Chevignard est rattachée à l’équipe 4 de ce laboratoire : Anatomo-functional Dynamical Systems in Human, alteration and functional recovery (ADSH).

Site internet : https://www.lib.upmc.fr/ (nouvelle fenêtre)

Contact

Mathilde Chevignard
Hôpitaux de Saint Maurice – Sorbonne Universités, INSERM, CNRS, LIB
Courriel : m.chevignard@hopitaux-st-maurice.fr

Référence du projet : n° 147
Appel à projets 2011 – Handicaps rares (partenaire : IReSP)
Titre : Évaluation de la qualité de vie, de l’insertion et de la participation sociale d’une cohorte d’enfants victimes de traumatisme crânien sévère suivie prospectivement à 7 ans de l’accident (projet dirigé par Mathilde Chevignard)

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